L'arbre généalogique du Colley.
Dans la nuit des temps:
Faisons un bond de 200 millions d'années dans le passé.! Les premiers mammifères apparaissent et peuplent la plus grande partie de la Terre.
Créodontes
Miacidés
Cynodictis
Hesperocyon
Tomarctus
...Ou Leptocyon
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- -200 millions d'années.
Les premiers mammifères apparaissent. Ils se nourrissaient d'herbe.
- -100 millions d'années.
Apparition des Créodontes. Ce sont les premiers carnassiers.
- -50 millions d'années.
Les Créodontes cèdent le terrain aux Miacidés. Ces petits carnivores colonisent l'Amérique du Nord avant de se répandre sur le continent asiatique en empruntant le détroit de Béring non immergé à cette époque.
Ils vont prospérer pendant 40 millions d'années et se diversifier en fonction de l'évolution naturelle et des climats. Les petits Miacidés donnèrent naissance aux Cynodictis (-35 millions d'années), puis aux Hesperocyon (-30 millions
d'années) et enfin au Tomarctus (-15 millions d'années) longtemps considéré comme l'ancêtre des canidés actuels.
- -15 millions d'années.
Le Tomarctus semble être le premier véritable canidé. Les scientifiques s'accordent pour dire qu'il possède déjà 4 doigts serrés et une démarche digitigrade. Toutefois, les études faites sur les fossiles font de
plus en plus pencher les chercheurs vers une autre hypothèse. La tendance actuelle étant de lui préférer Leptocyon, un autre carnivore originaire d'Amérique du Nord, comme étant l'ancêtre des canidés. Les détails
anatomiques de Tomarctus le situant plutôt dans la lignée des Hyènes.
- -10 millions d'années:
Canis Lepophagus apparu il y a 10 millions d'années en Amérique du Nord va coloniser la Terre entière. Empruntant le détroit de Béring, et par vagues successives, il va gagner l'Eurasie, et son évolution se poursuivra alors sur le Vieux
Continent avec Canis Cipio (-6 millions d'années - gisement de Concud, Espagne), ancêtre du coyote, puis Canis Etruscus (-2 millions d'années), l'ancêtre direct du loup, particulièrement adapté au climat froid.
Il y a environ un million d'années, Canis Etruscus évolua en Canis Lupus, en Amérique, en Europe et en Asie.
Une mâchoire de Canis Etruscus
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La Science révèle la ligne directrice:
Une équipe internationale de scientifiques dirigée par Robert Wayne de l'Université de Californie, Los Angeles, a mené une importante étude en 1997 afin de déterminer l'origine du chien. Ils ont utilisé les techniques de biologie moléculaire
pour comparer les gènes de chiens avec ceux de loups, coyotes et des chacals. L'équipe de Wayne a rassemblé le sang, le tissu, ou des poils de 140 chiens de 67 races et 162 loups d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Asie et d'Arabie. De chaque échantillon
ils ont extrait l'ADN mitochondrial. L'ADN mitochondrial est entièrement hérité de la mère génération après génération. Cet ADN échappe donc au brassage des gènes qui se produit à chaque génération.
D'où l'intérêt que lui portent les chercheurs.
Remarque:
- Les particularités de l'ADN mitochondrial sont de plus en plus remises en cause notamment par le fait qu'il a été prouvé qu'il n'est pas toujours issu des seules femelles.
- Les chercheurs font également remarquer qu'il est beaucoup plus simple qu'un ADN nucléaire riche de ses trois milliards de nucléotides (assemblage de molécules constituant l'ADN). Pour en savoir plus sur l'ADN, cliquez
ici
A lire: http://www.txtwriter.com/Onscience/Articles/familydog.html
Wayne a constaté une différence de l'ordre de 6% entre l'ADN mitochondrial des loups et celui des coyotes, alors qu'elle n'est que de 1% entre les loups et les chiens. Une première preuve permettant d'affirmer que c'est le loup qui est l'ancêtre du chien.
De nombreuses différences très minimes dans les séquences d'ADN ont été identifiées entre les chiens et les loups s'expliquant par une diversité génétique issue d'un bassin commun qui remonterait à 100 000 ans.
Les chercheurs ont également pu rapprocher par des méthodes statistiques les différents groupes identifiés en 4 grands groupes. Le plus importants regroupant les 3/4 des ADN étudiés semble avoir une même origine. Les 3 autres groupes
sont plus récents et peuvent trouver une explication dans les croisements réguliers intervenus ensuite entre les différents groupes de loups.
Résumé:
Il y a 1 million d'années Canis Lupus arpente tous les continents (1 loup peut parcourir 1000 km au cours de sa vie) et va s'adapter à la grande diversité des climats. Ses cousins sont également présents tel le Canis Lupus Pallipes à l'origine
des chiens de type primitif (Dingo australien par exemple). Un autre cousin, Canis Cipio, serait l'ancêtre du Coyote.
Les analyses ADN réalisées par R Wayne en 1997 permettent enfin de mettre en évidence de manière irréfutable l'origine du chien. Tous les chiens actuels descendent du loup (Canis Lupus). La base génétique commune remonterait à
100 000 ans.
Ligne directrice, avez vous dit?
En effet, si nous connaissons maintenant l'origine du chien, quid de son évolution depuis les loups d'il y a 100 000 ans pour arriver au chien actuel. Alors que dans le même temps le loup est resté loup.!
Le loup (Canis Lupus) est un animal sauvage au caractère incompatible avec la domestication. Le chien (Canis Lupus Familiaris) serait un loup au caractère compatible avec la domestication.
Ainsi, pendant plus de 90 000 ans, le futur chien va-t-il évoluer entre le monde sauvage de ses origines et le monde des humains. Car, au cours de cette même période, l'homme quitte l'Afrique pour explorer les autres continents: L'Inde et l'Asie il y a 70 000 ans,
l'Europe de l'Ouest il y a 50 000 ans, l'Amérique du Nord il y a 35 000 ans, puis l'Amérique du Sud il y a 15 000 ans. Les routes des uns et des autres se croisent.
A lire sur l'encyclopédie Wikipédia: L'histoire du Monde
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Vivant en meute, et prédateur comme lhomme, le loup était le mammifère terrestre le plus répandu sur la planète. Les hommes et les loups ont certainement dû vivre et chasser sur les mêmes territoires.
2 espèces dites sociales étaient en compétition pour la vie, ou la survie. Une espèce est dite sociale, si la rencontre de plusieurs individus dans un espace donné est un événement régulier et non fortuit, cest à
dire si ces individus vivent durablement en couple, en famille, en groupes structurés; groupes se caractérisant par l'existence d'une hiérarchie sociale entre leurs membres et interagissant essentiellement entre eux. Cest le cas de lespèce
humaine, tout comme celle du loup. L'homme a certainement admiré et copié les techniques de chasse du loup. Peut-être en a-t-il profité en s'appropriant des proies tuées par des loups. Inversement, le loup a sans doute rodé autour des aires
de vie de l'homme et mangé des restes laissés par lui. Et l'homme a très probablement aussi chassé et tué le loup quand l'opportunité se présentait.
Les nombreux sites archéologiques où furent retrouvés des ossements d'humains et de loups, comme à Zhoukoudian en Chine du nord (un site vieux de 300 000 ans sur lequel ossements dhumains et de loups y ont été retrouvés), prouvent
que les 2 populations exploitaient les mêmes territoires. Toute autre considération serait, à ce stade, pure spéculation.
Une grande inconnue demeure.
La cohabitation a ainsi duré des milliers d'années. L'homme a-t-il, au fil du temps, et de son évolution, capturé ou adopté des louveteaux par jeu ou pour les manger dans un premier temps. S'est-il rendu compte un jour que ces louveteaux, pour peu
qu'ils vivaient assez longtemps (!), avaient un comportement différent de leurs congénères.? Ces louveteaux sont peut-être restés avec l'homme qui y voyait là une réserve de nourriture ou qui les utilisait comme auxiliaires à la
chasse.
Personne ne le sait mais les savants s'accordent pour dire qu'en des temps reculés, il y a 100 000 ans d'après les analyses génétiques, un petit nombre de loups aurait pu cohabiter avec l'homme grâce à un profil génétique particulier
leur donnant la capacité de supporter le stress dû à cette proximité.. Et qu'ils auraient donné naissance, en peu de générations, à des animaux différents des populations souches. Animaux vivant et se reproduisant ensuite
en périphérie des zones de vie des humains. Ils auraient ainsi été à l'origine du long cheminement aboutissant au chien.
Pour tout animal, il y a un "âge critique de socialisation"; période pendant laquelle la richesse des stimulations de tous ordres va façonner le cerveau (plus de sollicitations et stimulations conduisant à plus de connexions
neuronales), et préparer le jeune animal, au fur et à mesure du perfectionnement de ses capacités sensorielles et motrices, à se familiariser avec son monde, c'est à dire à l'apprendre.
C'est la période dite de l'empreinte où tout acquis sera très durable et quasi irréversible. C'est cette irréversibilité de l'empreinte qui peut faire par exemple, qu'un jeune d'une espèce élevé par des parents
adoptifs d'une autre espèce, ne reconnaisse plus ensuite les siens, jusque dans ses préférences sexuelles futures.
Dès après la naissance, cette période dite sensible, ne dure que quelques heures, quelques semaines, ou quelques mois suivant l'espèce animale, deux à trois ans chez l'homme. Ce sont comme des fenêtres qui s'ouvrent à ce moment
pour faciliter un apprentissage, une fois les fenêtres refermées il est presque toujours trop tard.
C'est ce phénomène de l'empreinte, étudié par Konrad Lorenz sur ses oies et canetons, qui fit connaître au grand public, ce célèbre éthologiste. En savoir
plus, cliquez ici
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L'archéozoologue Achilles Gautier avance différentes théories à ce sujet (voir la page suivante). Peut-être retournaient-ils vers les meutes de loups à un moment ou à un autre...Mais étaient-ils acceptés? Sans doute pas
puisqu'une meute est hiérarchisée. Il devait s'ensuivre des combats sanglants. Est-ce que des loups capturés très jeunes, puis retournés dans leur milieu, ont réussi à s'imposer et a former des meutes, transmettant à leur descendance
des traits de caractère modifiés par un apprentissage de l'être humain répété au fil du temps?
Serait-ce ces loups dont l'ADN mitochondrial nous situe l'existence à une époque approximative de - 100 000 ans?
Que des hypothèses et suppositions. Toutefois des inconnues demeurent et les critiques à l'encontre de ces théories ne doivent pas être ignorées.
Darren Naish, Janice Koler-Matznick, la controverse.
Darren Naish, paléontologue anglais de lUniversité de Portsmouth, se fait volontiers l'avocat du diable et n'hésite pas à mettre en avant certaines contradictions au sujet de l'origine du chien.
Consultez son site web pour en savoir plus.
Quelques remarques faites par Darren Naish et Janice Koler-Matznick:
- Nombre de publications expliquent que les similitudes comportementales et morphologiques sont autant de preuves que le chien descend du loup.
Darren Naish fait remarquer qu'il est certainement vrai que des chiens domestiques et des loups sont morphologiquement et génétiquement semblables, mais ils sont en réalité aussi notablement différents et tandis qu'ils partagent des traits comportementaux,
ils diffèrent aussi profondément dans quelques aspects importants.
- En règle générale une forme domestiquée d'un mammifère sauvage retourne à l'état sauvage en quelques générations et se croise aisément avec son ancêtre sauvage.
Darren Naish remarque que ce qui n'est pas le cas avec le chien domestique. Selon lui, les nombreuses populations des chiens sauvages qui vivent dans le monde entier devraient théoriquement être semblables au loup en apparence et en comportement. Mais il n'en est rien.
Ils terminent toujours par ressembler aux chiens de paria - relativement petit (11-16 kg). Ce sont les chiens de type primitif semi domestiqués. Le Dingo en est un exemple, mais nous pouvons aussi citer le chien de Canaan originaire d'Israël et emblème national
de ce pays.
Un site à consulter: celui de l'éthologue Koler-Matznick. Cliquez ici
- Janice Koler-Matznick fait remarquer que si l'analyse ADN est formelle sur l'origine du chien, aucune trace fossile entre les loups et les premiers chiens identifiés comme tels (- 9000 à - 14000 ans) n'a été trouvée ou identifiée (page
7 de The Origin of Dog revisited - Janice Koler-Matznick - 2002)
- Le loup ne s'éduque pas, ou très difficilement. Et il n'a pas les mêmes techniques de chasse que l'homme. Le comportement instinctif de chasse du loup va à l'encontre des techniques utilisées par l'homme. De plus, le comportement alimentaire fortement
possessif des loups devait poser sérieusement des problèmes pour la récupération du gibier tué..!!
La même constatation est faite avec les dingos et l'impossibilité pour les autochtones de les utiliser pour la chasse au kangourou.
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