1870, les précurseurs
L'homme vit une nouvelle révolution, industrielle celle-là. La société est en pleine évolution. Le niveau de vie s'élève et les moyens de communications ouvrent de nouveaux horizons. lentrée dans lâge industriel
se traduit par le début de lexode rural massif et par une croissance inexorable du taux durbanisation. Ce déplacement massif des campagnes vers les villes est soutenu par lessor du transport ferroviaire.
La Révolution Industrielle crée de nouvelles hiérarchies sociales qui vont avoir une influence sur l'évolution du Colley. On assiste à une division de la
société en 3 groupes, avec la naissance dun monde ouvrier de masse aux conditions de vie qui restent difficiles; la survivance d'un monde rural en perte de vitesse et au développement dune bourgeoisie dont les valeurs deviennent vite les valeurs dominantes
de la société. La petite bourgeoisie qui correspond aux classes moyennes en plein essor et les classes les plus aisées vont imposer leur idéologie.
Cette classe bourgeoise dispose du pouvoir moral: ses valeurs sont posées comme normes sociales. Elle monopolise le pouvoir économique et politique. La société est transformée en profondeur. Aucun secteur d'activité n'y échappera. Même
la création artistique connaîtra sa révolution.
Auparavant, lidéal de la création était de perfectionner les techniques traditionnelles. Il faut désormais rompre avec le passé, s'écarter de ce qui a été fait. Il faut créer. L'image ci-contre symbolise cette nouvelle
manière d'être imposée par la bourgeoisie la plus aisée. Il est alors de bon ton de la copier, ou de l'imiter aussi souvent que possible.
L'augmentation rapide des populations urbaines vers le milieu du 19e siècle permet de rassembler des publics suffisamment nombreux pour rentabiliser la tenue de spectacles de divertissement. Les premières expositions canines vont ainsi voir le jour. Les entrepreneurs
en tout genre promènent leurs spectacles de ville en ville. Encouragés par les gains possibles, ils profitent du développement des moyens de communication, tels les chemins de fer.
Voici ce que nous pouvons lire en page 366 du recueil des rapports du Jury International de l'exposition universelle de Paris en 1867.
- Chiens de luxe:
"Nous terminerons cet aperçu rapide de l'état des races canines en l'année de l'Exposition universelle de 1867, par quelques mots sur les chiens de luxe.
Nous retrouvons dans cette catégorie d'animaux, qui sont l'objet d'un grand commerce, surtout en Angleterre, où la "fancy" a souvent payé un petit bichon plus cher qu'un cheval d'armes, tous les types en miniature des races que nous venons de
passer en revue, et dont ils ne sont à vrai dire que les diminutifs." |
Autant de facteurs qui permettent de comprendre l'évolution majeure que va connaître la cynophilie durant cette période: création des races et du Stud Book en Angleterre. Création du Kennel Club et des premières expositions canines.
Avant même la tenue des premières expositions canines, des réunions d'amateurs se déroulaient déjà et permettaient à chacun de montrer, plutôt que d'exposer, son, ou ses chiens. La copie ci-dessous d'un tableau appartenant à
la collection du Kennel Club anglais nous donne une idée de ce qu'étaient ces réunions.
An early Canine Meeting, by R Marshall, 1855, oil on canvas.
Collection of the Kennel Club
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La première exposition anglaise s'est déroulée en 1859 à Newcastle, elle était consacrée aux chiens de chasse. Les années suivantes, avec la démocratisation de cette activité, les expositions deviennent régulières
et s'ouvrent peu à peu aux autres races. Mais si des collies sont présentés, ils le sont avec les bobtails et autres chiens de bergers dans une même classe. Ce n'est qu'en 1876, à Brighton, que la classe réservée aux collies s'impose
définitivement.
Il faut bien reconnaître que ces premières expositions sont plus une démonstration de chiens permettant à une classe aisée de parader. La toute première exposition française s'est tenue en 1863 au jardin d'acclimatation du bois de Boulogne.
Le compte rendu publié dans le Bulletin de la "Société Impériale d'Acclimatation" nous en donne un bon descriptif.
- Annales forestières 1863 (page 154)
"L'exposition universelle des chiens, que nous avons annoncée précédemment, a eu lieu au Jardin d'acclimatation
du bois de Boulogne, à Paris, du 3 au 10 mai courant.
850 chiens présentés de diverses parties du monde et admis au concours par une Commission
nommée à cet effet y ont pris part.
Ils étaient répartis en catégories et divisés en classes et sous-classes, ainsi qu'il suit:
La 1ère catégorie comprenait les chiens d'utilité. Sous ce titre général venaient se ranger,
dans la 1ère classe, les chiens de Brie et autres chiens de berger français. Dans la 2ème classe,
les chiens de berger étrangers; dans la 3ème classe, les chiens de garde, subdivisés en 2
sous-classes, la 1ère renfermant les chiens servant à la défense de l'homme et à la conduite des
troupeaux, la seconde, les chiens de Terre-Neuve et du Labrador.
Les chiens dogues (mastiff) forment la 4ème classe; les bull-dogs, la 5ème classe; les bull-terriers
, la 6ème classe, subdivisée en 2 sous-classes, l'une pour les sujets au-dessus du poids de 5 kg,
l'autre pour ceux en dessous de ce poids. Les terriers à poil rs, la 7ème classe, dont 2
sous-classes également déterminées par le poids de l'animal.
Les terriers à poil long, la 8ème classe. Les chiens chassant spécifiquement la fouine, le putois
et la martre, la 9ème classe. Les danois, petits et grands, la 10ème classe.
La 2ème catégorie comprenait les chiens de chasse à courre.
La 3ème catégorie était formée des chiens de chasse d'arrêt.
La 4ème catégorie comprenait les lévriers.
Quant à la 5ème catégorie, elle comprenait les chiens de luxe: chien nu du Mexique et de Chine,
petite levrette de Syrie, chien turc, chien à crinière, King-Charles, épagneul chinois noir et blanc,
chien du Japon, de Chine.....(s'ensuit une description des races)..L'exposition des chiens a été visitée par près de 30 000 personnes le jour de son ouverture et n'a pas cessé un seul instant d'attirer une foule nombreuse. Etait-elle réellement
digne de tant intéresser?
Oui, certes qu'on nous suive, par la pensée, sous les tentes où la Société d'acclimatation avait réuni
les plus beaux types de la race canine, et l'on en jugera.
A l'entrée sont les chiens de luxe. Ce qui frappe ici l'attention, c'est la beauté des formes, la finesse des contours, l'élégance de la robe, et, si nous pouvions nous exprimer ainsi, la distinction des manières. Voyez cette levrette exposée
par Mme la comtesse de Ch.., à laquelle la médaille d'or a été décernée...."(page 155). ..." |
Outre cette médaille d'or remportée par la comtesse de Ch, l'aristocratie est omniprésente: sont mentionnés les chiens courants français du baron de Ruble, le comte de la Ferrière, le comte Branicki.
La Grande médaille d'honneur offerte par le Jockey-Club au plus beau lot de chiens nés et élevés en France...Prix doté d'une somme de 1000 francs...a été attribuée à M le baron de Carayou-Latour, pour une meute de chiens
de Virlade (race de Bordeaux). (page 157)
Chiens courants français:
1er prix à M le comte Lecouteulx de Cantaleu, meute de chiens courants vendéens-nivernais.
Chiens anglais:
1er prix et Médaille d'or de 100 francs à M le vicomte de Larochefoucauld, meute de chiens courants anglais.
Chiens courants français (chiens d'ordre):
1er prix et Médaille d'or de 100 francs à M le baron de Ruble, chien courant de Gascogne."
Les écrits de l'époque le prouvent: le chien de luxe plait par ses formes fines, régulières, son aspect nouveau et exotique. Il émane de lui une idée de noblesse qui séduit une société éprise de bourgeoisie. Les
goûts de la reine Victoria pour ses chiens, notamment pour le Colley, sont immédiatement accaparés par cette classe sociale qui a imposé ses valeurs à la société de cette seconde moitié de 19ème siècle.
Cette histoire d'amour entre une reine et un noble écossais n'est peut-être pas aussi idyllique qu'elle n'y paraît. Les goûts nouveaux de la société et la création des races seront les causes d'une séparation des Colleys, chiens
de berger, en 2 groupes. Les uns, les plus beaux, seront sélectionnés pour leur esthétique et deviendront des chiens de race: le Rough Collie. Les autres, laissés pour compte, retourneront à leur vie de chien de berger et continueront à être
sélectionnés pour leurs capacités bergères selon des traditions millénaires: le Farm Collie. Beaucoup accompagneront les fermiers écossais qui fuiront la misère pour aller vivre aux Etats-Unis et tenter d'y trouver meilleure fortune.
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Photos de 2 Scotch Collies, ou Shepherd dogs, aux Etats-Unis à la fin du 19ème siècle. |
Etant exclusivement utilisés pour le travail sur les moutons, ils seront appelés shepherd dogs "chiens de bergers". Le nom Collie était alors inconnu pour ces fermiers. Les premiers Colleys importés aux Etats-Unis étaient de couleur sombre:
tricolores ou acajou et blanc. Le nom Collie finira par s'imposer avec l'importation de Colleys de couleur zibeline.
Le 04 avril 1873, le Kenel Club est créé avec le principal objectif de promouvoir le chien d'exposition. L'année suivante le Kennel Club publie son Stud Book et le présente pour la 1ère fois à l'exposition de Birmingham (Birmingham Dog Show Society's National Exhibition) qui s'est déroulée entre le 1er et le 04 décembre
1874. Il contenait les noms de 4027 chiens ayant participé aux expositions qui s'étaient déroulées jusqu'à la fin 1873. Il y avait 67 Colleys enregistrés dans la classe XXV Sheep Dogs and Scotch Collies.
Les règles définissant le fonctionnement des expositions ne sont pas encore fixées et les chiens enregistrés dans le Stud Book proviennent à la fois des concours de beauté et des concours de travail sur moutons. C'est ainsi que quelques chiens
doivent un titre de Champion pour leurs aptitudes bergères reconnues lors de ces concours sur troupeau. Ce fut le cas pour le Champion Ormskirk Charlie.
Champion Ormskirk Charlie (Field Trials Title)
Le Kennel Club organisera même un concours sur troupeau au London's Alexandra Palace le 30 juin 1876. Les contraintes liées à l'organisation de l'épreuve, le convoyage des moutons et les dégâts causés au parc où s'est déroulée
l'épreuve marqueront la fin de cette période où deux courants ont cohabité. Les disciplines de travail seront séparées des disciplines de beauté. Ce sera une cause supplémentaire de division du Colley selon ces 2 voies que sont
la beauté et le travail.
Le Colley, chien d'exposition, gagne en popularité. Les expositions se multiplient. Avant 1870 aucun collie ne se met en évidence. D'abord consacrées aux chiens de chasse, les expositions deviennent régulières et s'ouvrent peu à peu aux autres
races. Ce n'est qu'en 1876, à Brighton, que la classe réservée aux collies s'impose définitivement. Les amateurs en quête de beaux Colleys visitent les marchés et foires. Les fermiers trouveront là un débouché lucratif pour
placer leurs Colleys inaptes au travail. Ce qui creusera un peu plus le fossé entre les 2 communautés.
Une grande variété de couleurs existe alors, contrairement aux 3 couleurs retenues plus tard par le standard de la race. Il y avait des collies unicolores, noir pur mais aussi blanc pur (la Reine et le Prince de Galles reçurent même en cadeau des collies
blancs, issus des meilleures origines). Toutefois les bergers n'aimaient pas cette couleur car il leur était difficile, de loin, de faire la différence entre le chien et un mouton. Il y avait des chiens bicolores, noir et roux, noir et blanc; des chiens tricolores, noir et blanc
avec plus ou moins de roux et enfin le type bleu-merle avec toutes ses variantes (sable-merle, blanc-merle, tachetés ou marbrés). Si le bleu-merle est extrêmement répandu dans toute l'Angleterre, la couleur dominante est sombre, allant du fauve charbonné
au roux profond ou acajou associé au noir, comme le montre de nombreux tableaux de l'époque (voir ci-dessous).
Scottish Collies - Edwin Douglas (1849-1914)
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Le Rev. J.G Woods, dans son Histoire naturelle des mammifères en 1862, fera une description du Colley qui corrobore ces affirmations. Elle a été faite avant la création des races qui transformèrent parfois radicalement l'apparence des chiens.
- Natural History Mammalia volume by the Rev. J.G Woods, (circa 1862).
"Le Colley (Scotch Sheep-dog) n'est pas sans rappeler l'English Sheep-dog par le caractère mais diffère en apparence. Le museau est fort, l'oeil est brillant et doux, et l'animal est de caractère calme. La fourrure est épaisse
et le fouet très touffu. Elle est toujours de couleur sombre avec des parties blanches réparties et d'étendues inégales selon les animaux. La plupart du temps la fourrure est noire et feu, mais parfois elle est entièrement de l'une, ou de
l'autre. Dans ce cas, l'intérêt porté à ces chiens n'est pas aussi grand.
Les chiens ont fréquemment un double ergot qui n'étant pas solidaire de l'ossature, et n'ayant pas d'utilité est retiré car ils sont une source de blessure pour les chiens, lorsqu'ils traversent des obstacles, ils risquent de se les arracher." |
La Reine Victoria, en succombant à ses charmes, va faire du Colley un animal recherché par la bourgeoisie et, d'un chien de moutons, en fera un noble au sein de l'espèce canine avec, hélas, la perte de l'âme de cet animal que les bergers auront mis
2 ou 3000 ans à parfaire.
Nous étions en 1870. Depuis, la sélection s'est appliquée à mettre en valeur l'esthétique de l'animal. Les différentes photos qui illustrent ce chapitre montrent cette évolution accomplie en 120 ans.
Tous nos collies modernes descendent de lui : Il s'appelait "Old Cockie" et vit le jour en 1868.
Exceptionnel:
Il était admis qu'il n'existait que 2 photos connues de ce chien. Nous vous les présentons ci-dessous.
Mais nous faisons encore mieux puisqu'il existe au moins une 3ème photo: Nous les avons réunies ici.!
Malgré les apparences, Old Cockie était charbonné. Avec le temps, ll a 10 ans sur la photo ci-dessous, le poil s'assombrit au point de rendre parfois le chien plus proche du tricolore que du zibeline. De plus, la qualité des photos ne permet pas de détailler avec précision les particularités de cette fourrure.
(photo Rough Collie of Distinction)
(Unknown source)
(Unknown source, reprinted from USA)
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Rejetée par les bergers, la couleur fauve va progressivement s'imposer sur cette nouvelle scène qu'est le ring d'exposition. Cette recherche continuelle de l'amélioration de la couleur fauve se fit au détriment des autres couleurs qui verra la disparition
des bicolores et du noir pur. Même le bleu-merle, si répandu, faillit connaître le même tragique destin.
Old Cockie, chien de couleur fauve très charbonnée avait un collier blanc, cependant ses pattes étaient tachetées de brun à la manière d'un cocker spaniel. Il avait une bonne tête, était robuste et le poil était d'excellente
texture avec un sous poil dense. Sa carrière en exposition fut remarquable, de même que son influence sur la race.
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Voici ce que nous pouvions lire dans la revue "Fanciers Gazette" en date du samedi 11 avril 1874: |
Monsieur White, son propriétaire a toujours refusé de dévoiler les origines de ce chien, nous connaissons seulement sa date de naissance : 1868. Il disparut en 1882.
Plus tard, pendant la 1ère guerre mondiale, C.H. Wheeler, juge et éleveur, le dépeignit comme ayant une couleur zibeline chaude avec des pointes brunes sur la croupe. La photo ci-dessus, prise lorsque le chien avait 10 ans, donne l'impression qu'il est tricolore.
Ce chien était fauve charbonné. Certains chiens charbonnés devenant pratiquement tricolores avec l'âge.
Le mystère entourant ses origines fit naître de nombreuses rumeurs à son encontre. Quelle est cette autre race qui aurait donné, après mariage avec une chienne Colley, ce premier Colley d'exposition qui soit de couleur zibeline.
La descendance de Cockie enregistrée dans le Stud Book dément cette affirmation. 14 de ses enfants seront répertoriés dans le Stud Book. Tous sont de couleur zibeline. Ce qui signifie que les reproductrices étaient, au moins pour certaines, également
de couleur zibeline et que Cockie devait être dominant pour cette couleur de robe.
Nous pouvons émettre l'hypothèse selon laquelle ce chien serait tout simplement issu de 2 Colleys. Sa couleur zibeline n'avait rien d"inhabituelle si ce n'est qu'elle n'était pas prisée des bergers. Elle n'est donc pas héritée d'un
mariage inter-race, mais seulement le fruit d'une résurgence de la couleur d'origine du chien de berger, celle de l'Euskal Artzain Txakurra. |
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Scott, né en 1876 fut probablement le meilleur fils de Old Cockie. Ce chien, aussi de couleur fauve, avait une fourrure dense et un magnifique collier. Il ne fut jamais exposé ayant été brûlé par de l'eau bouillante.
Cockie, encore appelé Old Cockie, laissera son nom dans l'histoire du Colley par la descendance qu'il aura avec une chienne du nom de Meg appartenant à M Bissell. De cette portée naîtra Maud (ou Maude) qui, mariée à Trefoil, donnera naissance
au Champion Charlemagne qui sera l'un des piliers de la race.
Champion Wolf - Aquarelle de Arthur Wardle (1886)
Un fils de Cockie
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Old Mec naît deux ans après Old Cockie, ces deux chiens furent très souvent confrontés sur les rings, mais c'est Old Cockie qui, de l'avis général, est le meilleur. Old Mec était noir et roux avec un poitrail blanc, la fourrure est abondante
et ondulée, sa tête était de bonne longueur mais l'expression laissait à désirer.
Alors qu'en 1871 Old Cockie gagnait à l'exposition de Birmingham devant Old Mec et 15 autres chiens, il y aura en 1875 à la même exposition 39 mâles et 23 femelles. A cette exposition, un collie de grand renom fut présenté : TREFOIL.
Voici ce que mentionne la même revue "Fanciers Gazette" sur ce chien.
TREFOIL, né 5 ans après Old Cockie, a remporté de nombreux prix mais se distingua plus encore par ses qualités de reproducteur. Il était tricolore avec un poil de grande longueur, qualité qu'il transmit à sa descendance.
Trois noms sont intimement liés à l'évolution tourmentée, presque dramatique du bleu-merle et vont marquer cette fin du 19ème siècle : Un chien du nom de SCOTT et deux éleveurs, Mr.ARKWRIGHT et Mr.BARLOW.
Une gravure de 1896 (remarquez le bleu-merle près du berger)
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Avant 1870 cette couleur était très courante et presque toutes les fermes possédaient de tels chiens. Est-ce en raison de son abondance qu'il fut absent des expositions et faillit disparaître ?
La couleur fauve, nouvelle venue, l'emportait auprès des amateurs alors que le collie comme chien de berger était peu à peu délaissé. C'est grâce à la résolution de quelques amateurs de cette fin de siècle que nous pouvons
encore admirer aujourd'hui cette couleur, Mr.Arkwright étant sans nul doute le plus célèbre de ceux-ci.
Ch Blue Princess Alexandra (née en 1907)
Le premier reproducteur bleu de renom s'appelait SCOTT et appartenait à Mr.Brackenburg (ses origines sont également inconnues). Mr.Arkwright fit saillir sa chienne Russet (de couleur sable/merle)
par Scott : cette union étant virtuellement la base de tous nos bleu-merle actuels.
Mr.Arkwright produira deux champions bleus : BLUE SKY et BLUE RUIN. Cette dernière étant la première chienne de sa couleur à remporter la victoire dans une exposition en 1888 devant les autres couleurs. Selon Mr.Arkwright, c'est le croisement entre un bleu-merle
et un noir et roux qui produisait les meilleurs bleus. Malheureusement ce type noir et roux est aujourd'hui disparu; il semble également que les croisements entre fauve et bleu-merle étaient fréquents mais à cette époque toutes les couleurs étaient
admises.
En 1890, Mr.Arkwright décida d'arrêter l'élevage des bleu-merle, lesquels devaient connaître une nouvelle période difficile jusqu'à ce que Mr.Barlow (affixe Yardley) essaye d'en relancer l'élevage en reprenant un chien ayant appartenu
à Mr.Arkwright. Par croisements successifs avec les chiennes de son élevage, également par croisements entre bleu-merle et fauves et en gardant les meilleurs produits, il réussit à améliorer de nouveau le type et la couleur.
La pérénité de cette couleur sera définitivement acquise 17 ans plus tard lorsque le nombre croissant d'amateurs les aménera à créer le Rough Blue Merle Collie Club qui tiendra sa première exposition annuelle en 1910.
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