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Collie online - Historique - Histoire du Colley Mise à jour le 24-10-2009
 

 

 

L'arbre généalogique du Colley.

 

Euskal Artzain Txakurra...et les autres.

 

 

Gipuzkoa: le chien y était présent il y a 15000 ans

 

La présence de troupeaux de porcs, vaches et moutons est attestée dans ce territoire depuis le Chalcolithique. L'élevage a été l'une des constantes culturelles de notre préhistoire la plus récente. Nombreuses sont ces grottes qui à l’époque furent habitées au Gipuzkoa par ces chasseurs-cueilleurs. On citera, entre autres, les cavités d’Aitzbitarte à Errenteria, Altxerri à Aia, Erralla à Zestoa, Ekain, Urtiaga et Ermittia à Deba, Iruroin et Langatxo à Mutriku. [ Plus d'information, cliquez ici ]

Jean-Denis Vigne (Archéozoologue) confirme en 2005 dans une publication (Munibe. Antropologia-arkeologia (Munibe. Antropol.-arkeol.) ISSN 1132-2217) que l'humérus de canidé du niveau V de la grotte de Erralla est bien celui d'un chien datant du Magdalénien, probablement même du Magdalénien ancien cantabrique (17500-17000 av. J.-C.). Les dimensions de cette pièce sont proches de celle de l'humérus du chien de Pont d'Ambon (Dordogne, Azilien, env. 10700 BP). Ces découvertes constituent deux des neuf indications de chien tardiglaciaire en Europe. Les trouvailles d'Erralla et de Pont d'Ambon renvoient à des chiens de taille très semblable. [ Plus d'information, cliquez ici ]


(Les monts du Gipuzkoa dans la tempête)

Vigne J-D
2004, Les débuts de l'élevage (Editions Le Pommier)

 

 

Euskal Artzain Txakurra

 

Le Berger Basque, Basque Sheperd ou Euskal Artzain Txakurra vient d'être reconnu par la Société Canine Royale d'Espagne comme étant une race unique avec 2 variétés: Iletsua et Gorbeiakoa (du nom des montagnes Gorbea). Cette race, non reconnue par la FCI, est restée relativement isolée et préservée. Tout comme les hommes de cette région qui ont ensuite repeuplé l'Europe de l'Ouest, un chien était déjà présent sur ces lieux qui ont servi de refuge aux êtres vivants au moment de la dernière glaciation. Euskal Artzain Txakurra en est le descendant. Il s'agissait probablement de Canis familiaris, le chien préhistorique. La race est pourtant menacée car pratiquement disparue aujourd'hui.

Les ossements trouvés dans les cavernes néolithiques de l'Espagne nordique prouvent qu'il y a 12 000 ans les habitants de l'époque employaient déjà ces chiens. Si la race a été préservée des recompositions génétiques au fil des siècles, nous avons alors à notre disposition le type même du chien de berger tel qu'il devait être dans l'antiquité.
Ces chiens proviennent de la région d'Euskalerria en Espagne, où deux genres différents d'Euskal Artzain Txakurra sont apparus. L'un, Iletsua, a une fourrure plus longue et une poitrine plus large que l'autre, Gorbekoa, qui est le plus antique des deux.


Toutes ces photos du Berger Basque sont issues du site Portal del Euskal Artzain Txakurra

Il peut paraître bien différent de notre Colley actuel...Et pourtant..N'oublions pas que le Colley a été modelé par l'homme depuis qu'il est reconnu comme appartenant à la race du même nom. Ce qui n'est pas le cas du Berger Basque qui n'est sélectionné que pour ses seules aptitudes bergères. A quoi ressemblaient les premiers Colley???
Les peintres animaliers du 19ème siècle ont souvent représenté le Colley dans les scènes de la vie. Ce choix était certainement dû à sa popularité. Ce sont aujourd'hui autant de documents historiques pour qui veut étudier le Colley et voir à quoi ressemblait ce chien avant qu'il ne devienne une race à part entière.

 


Voici un dessin de la championne Peggie II née en 1881.
Elle est la mère de Christopher, un maillon essentiel de l'histoire
du Colley (voir plus loin, l'héritage de Christopher).

 

L'hypothèse selon laquelle le Colley descendrait de la même souche que le Berger Basque permet d'expliquer pourquoi le Colley n'était pas noir (tricolore, bicolore ou même unicolore) mais plutôt de couleur sombre, donc fauve charbonné ou acajou. Ce qui donne aussi plus de valeur à l'origine gaélique du nom du chien, plutôt qu'un nom lié à sa couleur noire.
Dans l'antiquité, les chiens de bergers étaient avant tout des gardiens de troupeaux. Les bergers préféraient alors des chiens de couleur claire qui pouvaient se fondre dans les troupeaux et mieux les défendre. Avec la disparition des prédateurs, le chien de berger est devenu un conducteur de troupeau. Les bergers ont alors sélectionné les chiens de couleur sombre qui étaient facilement repérables au sein du troupeau. Petit à petit la couleur noire est devenue dominante par sélection. Mais le zibeline est resté dans l'héritage génétique obtenu par le Colley de son aîné.

Personne n'a jamais su de quel mariage, ou croisement, était issu Cockie (voir plus loin, 1870-90, les précurseurs), le premier Colley (appartenant à la race du même nom), de couleur zibeline. Cockie serait donc tout simplement un Colley issu d'un mariage anodin entre 2 Colleys. Son propriétaire a toujours refusé de dévoiler les origines de ce chien...Mais, le pouvait-il?? Peut-être pas, puisqu'il n'y avait rien d'extraordinaire dans cette union, donc rien à dévoiler. Le zibeline, génétiquement dominant sur la couleur noire, devait certainement réapparaître régulièrement dans les portées. C'est le phénomène de réversion (voir la dernière page de cette rubrique - Le Colley en France, lignées et couleurs). Les bergers, ne sélectionnant que les chiens de couleur foncée ou noire, écartaient systématiquement les zibelines. Cockie serait donc le premier Colley ayant profité de son changement de statut, banni par les bergers, il fut adulé par les amateurs d'expositions. Il faut d'ailleurs noter que le Colley blanc existait, mais était systématiquement écarté par les bergers pour les raisons évoquées ci-dessus. Nous y reviendrons lorsque nous aborderons la seconde race ayant apporté de manière significative quelque chose au Colley.

Colley Euskal Artzain Txakurra
championne Peggie II née en 1881.  
A Rough coated Collie
Peinture de Colley réalisée par Marion Roger Hamilton Harvey, né en Ecosse en 1886
 

N'y a-t-il pas une grande ressemblance entre ces 2 types de chiens???

Signalons une autre parenté, bien établie celle-ci, avec un autre représentant de la famille Collie:
Le Berger Australien descend des chiens des bergers basques partis en Australie en 1840. En savoir plus, cliquez ici.

 

La période du Mégalithisme qui s'étale sur plusieurs millénaires sera très enrichissante socialement pour les êtres humains de cette époque. La relative stabilité des habitats en même temps que les nécessaires regroupements périodiques pour des travaux en commun ont contribué à forger des structures sociales élaborées. Une vie communautaire poussée liée à la reconnaissance d'individus (ou de lignages) privilégiés va retentir sur les comportements funéraires, sur la perception du sacré et sur la définition des identités collectives. Le mégalithisme, issu du réservoir aquitano-ibérique qu'est le futur pays basque, est le point de départ des civilisations irlandaises, galloises et écossaises. Les études linguistiques et les recherches archéologiques l'ont montré. La génétique l'a prouvé. C'est un élément essentiel pour nous, qui essayons de retracer les origines du Colley.

 

De nombreuses peuplades d'origine indo-européenne vont ensuite successivement venir s'installer en Angleterre. Ce sont les Celtes. Peuple aux traditions pastorales, ils vont vivre en bonne intelligence avec les populations autochtones, leur apportant leur savoir. Les Celtes ont utilisé dolmens et menhirs comme lieu de culte. Stonehenge, auquel ils ont toujours voué un grand respect, a été utilisé par les druides pour leurs cérémonies.

 

Par contre, peu d'informations sont disponibles quant aux chiens qu'ils auraient pu avoir à cette époque. Il semble d'ailleurs que la condition canine n'a pas connu tellement d'évolution par rapport au descriptif fait du site roumain de HÂRSOVA (voir pages précédentes).
Voici un passage d'un livre sur les Gaulois écrit par Patrice Méniel (archéologue)

  • LE CHIEN DANS L'ALIMENTATION DES GAULOIS
    d'après "LES ANIMAUX ET L'HISTOIRE D'UN VILLAGE GAULOIS (ACY-ROMANCE) de Patrice Méniel
    (mémoire de la société archéologique Champenoise-14 hors série 1998)

    " La majorité des os de chiens trouvés appartiennent à des chiens de taille moyenne entre 40 et 60 cm (ce qui est habituel pour des chiens protohistoriques). Ils ont étés trouvés en dépotoirs, visiblement pour consommation... abattus assez jeunes ... avec des traces de découpes bouchères (l'utilisation de chiens dressés pour la chasse, la conduite des troupeau, la guerre ou la garde.. conduit à conserver les animaux le plus longtemps possible).
    A Acy-Romance, un seul de ces animaux a atteint un âge avancé (chien de travail )... mais il a été quand même consommé (pas d'indulgence pour les services rendus).
    Ces animaux ne permettent pas de déterminer des constantes qui en ferait "une race" (tels les Basset ou Lévrier de nos jours)... ils ne semblaient pas faire l'objet d'une sélection et devaient se reproduire librement.Un autre de leurs rôles, outre la viande, devait être l'élimination des déchets... d'ou l'intérêt de les laisser déambuler.
    A noter que des chiens adultes plus petits (moins de 30cm) ont étés découverts dans des sépultures... il s'agirait d'autres types de spécimens clairement élevés pour la compagnie.. et qui eux ont fait l'objet d'une sélection (il devait y avoir un fort attachement pour qu'ils se retrouvent dans les sépultures avec les hommes).

La mise à disposition du public de documents relatifs aux activités archéologiques françaises (site web persee.fr) nous apporte des informations importantes sur le sujet. Le chien était très présent dans l'environnement gaulois. Voici un article publié en 1936 sur le chien chez les Gaulois:

  • "Chez les Gaulois, puis chez les Romains, furent particulièrement prisés les chiens dits « Se gusii » ; ils provenaient de la tribu des Segusiavi d'entre Saône, Rhône et Allier. D'après les descriptions, c'étaient des chiens courants à poil dur, comme aujourd'hui les Griffons ou Chiens de Bresse. Cependant, il y avait aussi des chiens courants à poils lisses, petits et grands, ainsi qu'en témoignent des figurations. La mosaïque d'Avenches, malheureusement détruite pendant les guerres de la fin du XIXe siècle, montrait, entre autres, que les Gaulois avaient déjà différentes races de chiens courants (Studer, 1901, fig. 10) : un grand chien élancé, à poils lisses (Deerhound, type Lévrier d'Ecosse), gris-jaune, chasse le cerf; un grand chien, blanc à plaques brunes, a été comparé au chien courant bernois tricolore; un autre, lourd, chassant le sanglier, représenterait le « Saint-Hubert » ; un plus petit, blanc à plaques de couleur, serait le chien de lièvre par excellence, le chien courant ordinaire de Suisse, blanc et jaune. Dans les pays bavarois et- alamans, dès le VIIIe siècle après J.-C, les «Segusii », importés de Gaule, paraissent se trouver avec d'autres chiens courants, braques, etc. Studer considère que tous ces chiens courants dérivent du Canis sagax Linné, chien de chasse à oreilles pendantes, qu'il place dans le groupe du C. f. inter médius. Les hypothèses plus récentes d'Hilzheimer ne sont pas tout à fait conformes à celles de Studer; alors que celui-ci rattache les Setter, les chiens d'arrêt (Schweiss- hunde, etc..) au C. f. intermedhis, Hilzheimer pense que ces races de chiens de chasse, modernes et plus grandes, sont- d'origine plus récente et ont été obtenues en particulier, depuis la Guerre de Trente ans, par croisement avec d'autres races comme les lévriers, dogues, chiens des palafittes, etc.. Cependant, il rappelle que Brinkmann pense avoir trouvé un représentant vivant et assez pur de C. f. intermedius dans le « chien de lièvre » (Hare- hund) de Norvège, de sorte que le type ne serait éteint qu'en Europe centrale."
    (Contribution à la Paléontologie du chien
    Et. Patte Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris Année 1936 Volume 7 Numéro 7 pp. 1-17 - à lire sur persee.fr en cliquant ici)

 

Une idée à chasser:

Nombreux sont les sites consacrés à une race précise, qui la mentionnent comme étant l'une des plus vieille au monde en s'appuyant sur tel bas-relief de l'époque sumérienne représentant le profil stylisé d'un chien à la ressemblance parfaite avec les représentants actuels de ladite race. Argument repris par d'autres sites, pour d'autres races, pour des chiens en totale opposition de genre. Ou encore, de vouloir faire un rapprochement entre la situation géographique d'ossements vieux de 15000 ans avec l'existence actuelle, sur les mêmes lieux, d'une race précise. Le chien, à cette époque, pour entretenir une relation particulière avec les hommes n'en était pas pour autant un animal parfaitement domestiqué. Son statut restera d'ailleurs encore longtemps celui d'un auxiliaire pour l'être humain, tout autant qu'une réserve de nourriture. Les fouilles réalisées dans le village gaulois d'Acy Romance l'attestent: le chien figurait au menu des peuples gaulois. Alors que, à l'opposé, il a bénéficié d'un statut particulier dans d'autres contrées. Un cimetière de chiens a ainsi été retrouvé lors de fouilles sur le site finlandais de Skateholm (autour de 5000 ans av JC). Celui-ci y est traité comme un être humain dans les nécropoles de Skateholm. "Un tel constat s'imposant lorsqu'un chien est déposé seul dans une fosse sépulcrale, saupoudré d'ocre et doté d'objets identiques à ceux trouvés dans les tombes humaines" (Christian Jeunesse - Les animaux dans les pratiques funéraires au Mésolithique - Association pour la Promotion de la Recherche Archéologique en Alsace - 2001). L'histoire des animaux est à rapprocher de celle des humains quant aux processus qui ont modelé les organismes et apporté des changements structuraux ou fonctionnels chez les êtres vivants. Loin d'être un long fleuve tranquille, le devenir des races s'apparente plus à une multitude de ruisseaux tumultueux qui se seraient rassemblés au fil du temps et des événements.

Représentation d'un chien sur une monnaie celte...Il serait tentant pour un amateur de lévriers d'y voir là la représentation d'un chien de cette race.
Pour la petite histoire:
il existe un mot gaulois pour désigner (probablement) le lévrier. "Vertragos" signifie en effet "le super (Ver-, superlatif) coureur (-tragos)".
Vertragus en latin, mais qu'Élien (auteur de la première moitié du 3ème siècle après J.-C) dit être un mot celtique. Ce mot a donné le mot français "Vautre" qui désigne le chien de chasse.

 

 

 

Références documentaires:

 


Avant propos
Introduction
Dans la nuit des temps
La domestication du chien
La Néolithisation
Avant l'arbre, la graine
Euskal Artzain Txakurra.
L'influence romaine
Les Vikings et le Buhund
Entre chiens et loups
Le climat a tout orchestré
1800-70, the Farm Collie
Le musée virtuel
1881, le Colley est né


1870-90, les précurseurs
Working or Show dog
1891, Charles Cruft
La piste irlandaise
1914-18, chien de guerre
1938, Lassie
1940-45, Beulah's
1945-60, les piliers
1960, Satine of Simbastar
1962, année mythique
Le Collie blanc
Le Smooth Collie


France, les débuts
1936, Cabrenysset
Hommage du Club à R.Moli
En charmante compagnie
1949, Mandailles
1971, Chantal Lusson
1980, Florange
1990, le firmament
1991, la tragédie
Des chiens, Merideon
Merideon, son influence
Des chiens, Dany
Des chiens, Edward
Des chiens, Flash Black
2003, le bleu s'impose
Le hasard n'existe pas
Lignées et couleurs


Retrouvez dans cette rubrique l'histoire d'éleveurs célèbres ainsi que celle de leurs chiens.
Maillons essentiels dans l'évolution de la race, ils sont indissociables.

Moments d'anthologie

 

 

 
   
 
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