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Collie online - Historique - Histoire du Colley Mise à jour le 24-10-2009
 

 

 

1914 - 18: Chien de tranchée


 

Christopher

Le Ch Metchley Wonder fut beaucoup utilisé comme reproducteur, mais sa descendance ne se met pas particulièrement en évidence. En 1887 il donnera bien naissance au champion Edgbaston Fox mais cette lignée restera sans suite. Pourtant, toujours en 1887, il donnera naissance à 'Christopher'. C'est un mâle zibeline qui ne se fera pas remarquer sur les rings mais qui est le trait d'union entre cette cynophilie balbutiante, entre ces précurseurs du 19ème siècle, et les grandes lignées du 20ème siècle qui aboutissent au collie tel que nous le connaissons aujourd'hui. Peu de chiens se mettent en évidence au début du 20ème siècle. Le collie a beaucoup gagné en popularité, des élevages apparaissent et surtout des noms d'élevage dans lesquels va s'étoffer le patrimoine génétique de la race. Quelques noms à retenir : Eden, Laund, Ormskirk, Parbold, Southport ou Seedley (liste non exhaustive).

Le collie chien de tranchée : Un épisode méconnu de son histoire.

La première guerre mondiale a porté un coup d'arrêt à cette nouvelle activité qu'est la cynophilie. De nombreux élevages ont, en effet, arrêté définitivement leur activité pendant le conflit. Les difficultés engendrées par la guerre ont même amené le Kennel club, pour décourager l'élevage des chiens, à interdire les expositions et arrêter d'enregistrer les naissances pendant un temps. De nombreux élevages vont disparaitre au cours de cette période troublée. Des chiens aussi disparaitront avec les combattants puisque des collies, généralement des Collies de ferme (par opposition au Collie, chien de race) seront utilisés pour diverses tâches militaires près du front.

Les animaux ont toujours été utilisés par les armées en temps de guerre. Plus surprenant fut le recours au collie dans les tranchées françaises pendant le conflit de 1914-18. Les chiens pouvaient avoir diverses missions comme messagers ou pour apporter du tabac aux soldats de la ligne de front. Ils pouvaient également avoir un rôle de sentinelle et possédaient leurs propres tranchées d'observation.

Fréquemment dans les zones à risque des masques à gaz étaient mis aux chiens. De nombreux animaux disparurent après avoir inhalé des gaz mortels.


Gravure d'un masque à gaz pour chien.
(origine du document inconnue)

 

 

Un centre spécial d'entrainement a été créé sur les lignes arrières afin de préparer les chiens aux missions qui les attendaient. Des collies à poil ras (smooth collie) ont aussi été utilisés comme ici sur cette photo où un soldat met, ou récupère, un message accroché au coup d'un collie à poil ras bleu-merle.


 

 

 


Les collies étaient utilisés comme messagers (ici dans l'armée anglaise)


Où ici comme chien sanitaire dans l'armée allemande

 

 

Le Colley, chien de guerre

De tous temps les chiens ont été utilisés dans les conflits et les récits et témoignages les mettant en scène de guerre abondent. Macédoniens, Grecs ou Gaulois les utilisaient. Par contre les Romains s'en méfiaient; César ne les utilisa pas au cours de ses nombreuses guerres.
Le chien était alors utilisé en tant que combattant. C'est le perfectionnement des armes, armes à feu notamment, qui mit un terme à cette utilisation du chien.
Le chien fut alors, progressivement, utilisé à d'autres tâches et se révéla être un auxiliaire remarquable pour le fantassin sur de nombreux champs de batailles. Il faut citer, pour être la première du genre dans une guerre de type moderne, l'utilisation de 40 chiens éclaireurs qui accompagnèrent la compagnie franche du capitaine Blangini, en 1836, lors de l'expédition de Constantine contre les Kabyles. Citons quelques utilisations à des fins militaires des chiens:
Les chiens de sentinelle
Les chiens de liaison ou d’estafette
Les chiens de patrouille, d’attaque ou de recherche
Le chien sanitaire
Les chiens de trait.
Les chiens ratiers
De nombreux soldats avaient, indépendamment de ceux cités ci-dessus, des chiens avec eux. Au point que le Général Hanoteau, commandant la 7ème armée, a dû rappeler certaines consignes dans une note du 15 décembre 1916:

  • "Le général a décidé que les militaires appartenant à la 7e armée, ne devraient pas avoir de chiens leur appartenant. Seuls sont autorisés dans l’armée, les chiens réellement utilisés dans le but militaire (nota: ceux déclarés ci-dessus).
    Les chiens ratiers, les chiens de guerre et de trait sont toujours accompagnés d’hommes les ayants en garde spéciale. Ces hommes doivent avoir fait un stage dans un des chenils de l’armée ou appartenant à l’une des sections d’équipage canins de l’Alaska. Le Général Cdt d’Armes. Signé : Hanoteau."

Beaucoup de races furent utilisées, mais ce sont les races bergères qui apportaient les meilleurs résultats.

Le Colley était très apprécié des Britanniques qui l'avaient employé au Transvaal durant la guerre des Boers (1880 - 1902) avec des résultats étonnants.


Ci-contre, photo de Private Modder qui obtint de nombreuses citations et 2 médailles pour les services rendus pendant la guerre des Boers (1899 - 1902).

 

DANS L’ARMÉE ANGLAISE
Les Anglais n’utilisaient que des chiens à l’exclusion des chiennes. En plus des chiens de berger, ou ayant beaucoup de ce sang; ils utilisaient des airedales terriers, des retrievers, des terre-neuve, puis des croisés de bull-dogs et de mastiffs et également une race bâtarde appelée "lurcher", croisement du lévrier et du chien de berger, type très répandu en Angleterre, et dont se servent les braconniers. Les lurchers, nous abordons le sujet dans la page consacrée aux origines du Colley, ont certainement contribué à donner au Colley leur physionomie longiligne se rapprochant de celle des lévriers. Cet apport génétique des lévriers est sans doute bien plus important que la seule idée généralement retenue des mariages réalisés dans les chenils royaux entre des Colleys et des Barzoïs.
Le major Richardson, précurseur en la matière, donnera un réel statut militaire aux chiens intégrés dans l'armée britannique.
Tout commença de manière fortuite en 1895 lors d'une visite du major Richardson chez un ami vivant en Ecosse. On lui raconta alors qu'un Allemand parcourait la région et achetait de nombreux Colleys pour l'armée allemande qui les jugeait excellents mais qu'il n'y avait pas d'équivalent en Allemagne.
A partir de ce moment, le major Richardson se consacra à la formation des chiens en vue d'une utilisation militaire.


Des Colleys en cours de dressage en Ecosse

Les résultats concluants obtenus principalement avec des chiens de race airedale-terrier ou bloodhound ont ensuite incité les autorités militaires à engager les chiens dans les différents conflits de l'époque que furent la première guerre des Balkans (1912), campagne russo-japonaise (1904-1905), guerre d’Egypte ou de Tripolitaine (1912-1913) le major Richardson se mit à la disposition des Grecs, des Russes, des Italiens, et de l’armée anglaise, pour organiser un service de chiens de guerre. Mais, malheureusement, ce service ne prit pas une grande extension, le major Richardson étant seul pour préparer et dresser les chiens, et n’ayant obtenu aucun appui officiel. C'est naturellement avec un Colley acheté à un berger que le major commença ses expériences de dressage. Il entretenait une correspondance régulière avec ses homologues sur le continent et se rendit même en Allemagne pour suivre le dressage des Colleys achetés en Ecosse et qui étaient à l'origine de sa propre vocation. Il se rendit à Lechernich (la 1ère école militaire de dressage de chiens fondée en 1884 à Lechernich près de Berlin), et découvrit des Colleys qui avaient été dressés pour venir en aide aux blessés. Il acheta l'un d'eux qu'il ramena en Angleterre.

L'implication de l'état major anglais était sans commune mesure avec celle des Allemands. Le major Richardson n'avait pas de soutien officiel et devait composer avec les bonnes grâces des militaires pour poursuivre ses expériences de dressage. Expériences qui amenaient parfois des situations cocasses comme cette anecdote rapportée par les militaires des camps de Barrie et Buddon: "Les soldats ont apprécié les exercices, particulièrement celui où les chiens d'ambulance transportaient un petit ballon de spiritueux dans leurs sacoches. Curieusement, elles devaient être rechargées assez souvent!"
Certains officiers, impressionnés par les bons résultats obtenus, ont même rédigé des rapports au War Office pour demander une reconnaissance officielle des chiens de guerre. Aucune suite favorable ne fut donnée à ces différentes demandes. Pourtant, elles permirent au major d'obtenir une certaine célébrité qui lui amena la reconnaissance en 1905 au cours de la guerre russo-japonaise. S'il commença avec des Collies, ce fut pourtant avec des airedales qu'il obtint cette reconnaissance. La guerre russo-japonaise éclate en 1905, l'ambassade de Russie à Londres demande au major Richardson s'il pouvait fournir un certain nombre de chiens ambulanciers pour les troupes russes. Les Airedales envoyés donnèrent de si bons résultats qu'il fut décoré de la médaille de la Croix-Rouge et du Tsar.
Les chiens de guerre furent aussi utilisés à des fins moins militaires que leur formation laissait supposer...Anecdotique, mais toutefois intéressante à citer car elle mis en oeuvre 2 colleys et 1 bloodhound: En 1907 le major Richardson a reçu une demande officielle de l'ambassade de Turquie pour obtenir des chiens de garde pour le harem du sultan Abdul Hamid. En effet, des personnes non autorisées avaient été trouvées dans le palais de Yildiz Kiosy et le Sultan craignit que le but de ces personnes fût de rejoindre l'une des 700 femmes de son harem. Les 3 chiens envoyés, dont une chienne Colley appelée Laddie, un second Colley tricolore et un Bloodhound, donnèrent toute satisfaction au Sultan..!
Il est à noter que le major Richardson participa avec ses chiens à tous les faits d'armes de ce début de 20ème siècle.

Photos de Colleys dressés par le Major Richardson

Dès le début de la guerre, en septembre 1914, Richardson, qui n’avait pas cessé de s’occuper de chiens de guerre, mit à la disposition de la première armée anglaise qui vint combattre sur le continent cent vingt-quatre airedales terriers dressés comme chiens avertisseurs; la réussite ne répondit pas aux espérances du dévoué major, car les chiens, confiés à des mains inexpertes, ne conservèrent pas leur dressage, et devinrent plus dangereux qu’utiles.
Le major Richardson, tenu au courant des résultats obtenus en France dans l’armée d’Alsace et des Vosges obtint l'autorisation de venir étudier les méthodes employées par l'armée française, notamment en 1915 à Gérardmer, le site de l'école militaire pour chiens dirigée par le Sgt Megnin.
En Angleterre, le major Richardson fut chargé officiellement du recrutement et de la préparation des chiens destinés à l’armée. En France, à proximité du front anglais, fut créé un chenil central militaire qui achevait le dressage des chiens, lesquels étaient ensuite envoyés, sous la conduite de spécialistes, dans les divers secteurs occupés par les alliés. L’armée anglaise n’utilisa pas le chien auxiliaire de sentinelle, mais exclusivement le chien estafette, le chien de liaison, et le chien porteur qui ravitaillait seul les unités combattantes : il était donc en même temps chien de liaison et chien porteur.


DANS L’ARMÉE BELGE
L’armée belge possédait des sections de mitrailleuses attelées de chiens de la race dite "mâtin belge", race très utilisée dans tous le pays wallon et flamand pour la traction des petites charrettes de laitiers et de marchands de légumes.

DANS L’ARMÉE ITALIENNE
Vu le contexte géographique de la péninsule italienne, très montagneuse, les Italiens utilisaient les chiens presque exclusivement pour le portage. Ils assuraient ainsi le ravitaillement de postes avancés dans des zones escarpées où même les mulets ne pouvaient y aller.


DANS L’ARMÉE ALLEMANDE
Persuadés de l'utilité du chien dans les conflits modernes, les Allemands ont créé la 1ère école militaire pour chien en 1884 à Lechernich près de Berlin.
Le grand état-major allemand suscita, vers 1888-1889, la création de nombreuses sociétés pour la propagation de l’élevage et du dressage du chien de berger, du doberman, du boxer, du rottwiller, du spitz, toutes races susceptibles d’être utilisées comme chiens de guerre.
A l’instigation du Kronprinz (titre donné au prince héritier dans l'ancien royaume d'Allemagne), et sous sa présidence d’honneur se fonda la plus importante association d’éleveurs de chiens de berger qui exista jamais sur le continent : la Verein für deutsche Schäferhund (association pour le chien de berger allemand) qui, en 1914, comptait plus de 4.000 adhérents en Allemagne et en Autriche.
Aux côtés des races précédemment nommées, figuraient aussi des Airedales (en raison des remarquables qualités dont ils ont fait preuve avec la police en Angleterre), des Collies, et 2 races nouvellement créées: le Berger allemand et le chien de Herr Dobermann!
Le berger allemand est particulièrement adapté pour le service militaire en raison de sa capacité à comprendre les commandes, de son endurance et de sa vigilance.

A noter:

Ouvrons une parenthèse pour imaginer un éventuel lien entre le Berger Allemand, le Colley et la mutation génétique MDR1. Nous venons de le voir dans cet article, des Colleys ont été achetés en nombre et envoyés à Lechernich près de Berlin dans une école militaire pour chien. Dans le même temps, des éleveurs Allemands essayaient de créer une race bergère propre à leur pays. Le Berger Allemand tel que nous le connaîtrons plus tard n'existait pas encore. Vers 1890, un militaire prussien, le Capitaine de Cavalerie Max Emile Frederic Von Stephanitz, fit des expériences de croisements de chiens en s'inspirant des pratiques employées en Angleterre. Il recherchait un chien d'utilité et s'intéressait au plus haut point au Berger Allemand. Or, il semble que des croisements avec des Colleys ont été réalisés au début des années 1890. Nous n'avons pas d'information plus précise sur ce point, mais la concordance des circonstances peut laisser supposer que de tels croisements ont bien été réalisés à partir de chiens achetés en vue d'une carrière militaire. Frederic Von Stephanitz était Prussien, militaire, fit diverses expériences de croisements entre des chiens de bergers à une période qui venait de voir se créer la 1ère école militaire pour chiens. Ecole qui importait des Colleys car ceux-ci bénéficiaient d'une grande renommée pour leur capacité au travail.
Le Berger Allemand, chien de race, naîtra quelques années plus tard, en 1899, sous l'impulsion de notre capitaine de cavalerie. Il acheta au cours d'une exposition, Hektor Linkrsheim. Il changea aussitôt le nom du chien en Horand Von Grafrath (ci-contre) et mit en place un programme d'élevage basé sur son utilisation systématique et intensive. Ce chien porte le numéro 1 (SZ 1) au livre des origines du Berger Allemand. C'est un 1er point.
Il faut aussi noter que ce chien, père de tous les Bergers Allemands était porteur du gène blanc. Son grand-père était un chien blanc. Il y avait souvent des chiots blancs dans les portées.
Berno von der Seeweise (ci-contre), né en 1913, est le premier berger allemand blanc inscrit au livre des origines. Mais cette couleur ne plaisait pas du tout chez ce chien qui devait symboliser une puissance allemande en devenir. Les chiots blancs étaient éliminés par les éleveurs Allemands et le blanc aurait disparu si l'inverse ne s'était produit aux Etats-Unis. Les Bergers Allemands blancs séduisirent les Américains (tout comme les Colleys blancs) qui développèrent ce qui deviendra plus tard le Berger Blanc Suisse. Ont-ils à leur tour procédé à des croisements avec des Colleys, qui étaient peut-être blancs.?? Rien ne le dit avec précision. Toujours est-il que le caractère du Berger Blanc Suisse est proche de celui du Colley et est totalement différent de celui du Berger Allemand. De plus, certains Bergers Blancs Suisse ont des têtes plus longues laissant penser que des mariages avec des Colleys ont bien été réalisés. Ce qui expliquerait pourquoi il y a en 2007 autour de 20% de Bergers Blancs porteurs de la mutation génétique MDR1. Est-ce un héritage des mariages réalisés avec des Colleys aux Etats-Unis? Ou est-ce un héritage plus ancien venant des croisements réalisés avec les futurs Bergers Allemands (vers 1890), dont descendent tous les Bergers Blancs??? Nous ne le savons pas en cette fin d'année 2007. L'avenir le dira peut-être.



L'organisation allemande était telle, qu'en 1914, dès le début de la guerre, ils disposaient de 6.000 chiens (à comparer aux 20 chiens de guet et 6 de liaison dont disposait l'armée française), parmi lesquels un certain nombre de chiens sanitaires fournis avec leurs conducteurs par la Deutsche Verein für Sanitätshund, qui avait, dès le temps de paix, organisé et mis à la disposition du service de santé des équipes d’infirmiers auxiliaires avec les chiens dressés à la recherche des blessés.
Partout, en outre, où les Allemands passaient, ils s’emparèrent des chiens qui pouvaient leur être utiles; ils en trouvèrent de nombreux en Belgique.


(Photo des chiens capturés avec leurs mitrailleuses par une unité d'infanterie de marine allemande).


Les Allemands ont attaché une très grande importance aux chiens de guerre. Ludendorff lui-même n’a pas craint de signer un ordre général sur leur utilisation, ordre qui, publié dans la Deutsche Schäferhund Zeitung, enthousiasma les éleveurs de chiens.

 

Et en France?
Les autorités françaises adoptèrent sensiblement le même comportement d'ignorance envers les chiens de guerre que leurs alliés anglais.
Rapports élogieux des autorités militaires, campagnes de presse, conférences, etc., rien ne fit : le ministre de la guerre voulait ignorer le chien de guerre, sans que l’on en sût la raison…
"Depuis 1885 jusqu'à la veille de la guerre, le journal « l’Eleveur » multiplia les articles sur ce qui se faisait en Allemagne, sur les essais heureux et concluants faits en France mais que l’inertie des bureaux empêchait d’aboutir. Cependant, grâce à la ténacité du lieutenant Faucher, un chenil officiel militaire fut créé à Toul en 1913, et des chiens, une douzaine – qui avaient été offerts par des amateurs, – furent affectés à la garde de certains ouvrages de la place. En août 1914, un dresseur professionnel de chiens de berger, Jouhant, de Bourg-la-Reine, patriote ardent, qui connaissait l’organisation allemande et avait, en vue d’une utilisation éventuelle, préparé en « chiens de guerre » un certain nombre d’animaux de son chenil, offrit au ministre de la guerre dix chiens dressés et trente prêts à être mis en dressage. Ses lettres et dépêches restèrent sans réponse. Et cependant, par des articles parus dans les journaux et revues d’Allemagne et d’Autriche, on savait que nos ennemis utilisaient des chiens sur les deux fronts, que ces chiens avaient évité des surprises, en donnant l’éveil aux postes avancés, suppléaient les agents de liaison en portant des messages, qu’ils accompagnaient les patrouilles … D’autres offres de chiens parvinrent au ministère de la guerre : elles eurent le même sort que celles de Jouhant." (Commentaire de Paul MÉGNIN publié dans le Larousse Mensuel Illustré 1914-1919 N° 146 avril 1919).
Les demandes constamment répétées d'officiers, principalement d’officiers des bataillons alpins, pour obtenir une aide canine finirent par porter leurs fruits.
Quelques amateurs furent sollicités d’aller organiser un chenil militaire à l’armée des Vosges ; l’un d’eux, auxiliaire non encore mobilisé, répondit à l’appel et partit fin décembre 1914 au 12ème bataillon de chasseurs avec une équipe d’une douzaine de chiens. Ce fut le premier essai pendant cette guerre. 3 autres chenils virent le jour. Ils fonctionnèrent officieusement: reconnus par le G.Q.G., il ne l’étaient point par le ministère de la guerre ; les chiens qui leur étaient fournis provenaient de dons ou de prêts d’amateurs, de sociétés pour l’amélioration des races ou le dressage des chiens ; ils vivaient en marge des règlements. Leur situation restait délicate et difficile. Cependant, grâce aux résultats obtenus signalés par le G.Q.G. et aux actives démarches du compte Clary, président du Saint-Hubert Club de France et vice-président de la société centrale pour l’amélioration des races de chiens en France, Millerand, alors ministre de la guerre, reconnut officiellement, le 25 décembre 1915, les chenils militaires et rattacha le « Service des chiens de guerre » à la Direction de l’infanterie. A la signature de l’armistice, toutes les armées avaient leurs chenils militaires, et beaucoup de régiments possédaient des chiens de guerre qui étaient de précieux auxiliaires. (Paul MÉGNIN)
Seuls, certaines races ou certains types de chiens sont susceptibles d’être utilisés comme chien de guerre ; ce sont les races diverses de chiens de berger : chiens de berger français (variétés de Brie, de Beauce, d’Alsace, bouviers), chiens de berger belges (variétés de Malines, de Groenendael, de Tervueren, bouviers), chiens de berger anglais (variété d’Ecosse), auxquels on peut ajouter les airedales terriers et les grands loulous, ainsi que tous les bâtards de ces races, chez lesquels domine le sang berger.

 

Conclusion:

La guerre finie, il fallait bien songer à démobiliser l’armée canine. Les livrets de chaque animal indiquant leur origine, les propriétaires qui les avaient prêtés ont été invités à les reprendre, mais c’est le petit nombre. La majorité des chiens de guerre n’a plus d’autre maître que le soldat, ce qui rendit la démobilisation assez délicate. Les chiens de race furent vendus pour la modeste somme de 100 francs (Larousse Mensuel Illustré 1914-1919 N° 146 avril 1919). Les autres furent donnés contre certification de bons soins par leurs propriétaires.
Propriétaires qui bien souvent furent les soldats eux-mêmes.
Ce n’était pas seulement par un sentiment de tendresse vis-à-vis du chien, mais par un véritable sentiment de reconnaissance. On ne compte plus les chiens qui ont arraché des officiers ou des soldats à une mort certaine, et si la chronique officielle n’a point gardé les noms ou les matricules de ces nobles bêtes, il n’est guère de troupier qui ne puisse conter une histoire touchante où le chien de guerre joue un rôle splendide.

Pratiquement toutes les nations utilisèrent des Colleys, et il est peut-être celui qui paya le plus lourd tribut à la 1ère guerre mondiale.
Généralement les Colleys utilisés étaient des Colleys de ferme, par opposition au Colley de race. Pourtant, cette toute jeune race du Colley faillit disparaître au cours de ce conflit, non pas à cause des pertes sur les champs de bataille qui concernaient surtout les chiens de ferme. Les vicissitudes de la guerre, les pénuries, le manque de moyens pour se déplacer sont autant de raisons qui incitèrent beaucoup d'éleveurs à mettre un terme à leur élevage. De création récente, la chute des naissances la mit en péril dangereusement.

Au cours de la guerre de 1914-18, ce sont 15 000 chiens qui ont été mobilisés. 5321 furent tués ou portés disparus.

 

Références documentaires

 


Avant propos
Introduction
Dans la nuit des temps
La domestication du chien
La Néolithisation
Avant l'arbre, la graine
Euskal Artzain Txakurra...
L'influence romaine
Les Vikings et le Buhund
Entre chiens et loups
Le climat a tout orchestré
1800-70, the Farm Collie
Le musée virtuel
1881, le Colley est né


1870-90, les précurseurs
Working or Show dog
1891, Charles Cruft
La piste irlandaise
1914-18, chien de guerre
1938, Lassie
1940-45, Beulah's
1945-60, les piliers
1960, Satine of Simbastar
1962, année mythique
Le Collie blanc
Le Smooth Collie


France, les débuts
1936, Cabrenysset
Hommage du Club à R.Moli
En charmante compagnie
1949, Mandailles
1971, Chantal Lusson
1980, Florange
1990, le firmament
1991, la tragédie
Des chiens, Merideon
Merideon, son influence
Des chiens, Dany
Des chiens, Edward
Des chiens, Flash Black
2003, le bleu s'impose
Le hasard n'existe pas
Lignées et couleurs


Retrouvez dans cette rubrique l'histoire d'éleveurs célèbres ainsi que celle de leurs chiens.
Maillons essentiels dans l'évolution de la race, ils sont indissociables.

Moments d'anthologie

 

 

 
   
 
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