- En hommage à Merideon -
En 1987, au cours d'un de mes nombreux " voyages
d'exploration " en Angleterre, j'ai " atterri
" chez Mike et Bernice Harris, ces fabuleux éleveurs
de la lignée MYBERN. J'avais déjà
chez moi un très bel étalon tricolore
(ABBESTONE XANADU), fils de Mandane, et avait remarqué
sur les rings anglais cet affixe, mais je n'avais jamais
vraiment lié connaissance avec cette famille.
Je recherchais un second étalon tricolore car
il existait à l'époque peu de mâles
de qualité dans cette couleur et, pour un amateur
de blue-merle comme moi, il était impératif
de prolonger l'excellente production de Xanadu dans
sa lignée, qui m'avait donné du bleu de
toute beauté.
Mike et Bernice étaient donc une destination
logique et me voici en train d'admirer un défilé
de superbes Mybern quand tout à coup, un bel
étalon tricolore de 4 ans, champion anglais,
champion reproducteur, surgit en caracolant de son box
et se dresse contre la petite barrière blanche
qui nous séparait de la cour de présentation.
Croyez-moi ou pas, mais le coup de foudre " chien
", çà existe : j'avais découvert
mon idéal en MYBERN MERIDEON, plus tard surnommé
" baby Rudy to Mummy "(désolée
pour les puristes de l'anglais !). Jamais je n'avais
pensé que l'on pouvait produire une telle perfection
en tête, une telle harmonie corporelle et un tel
caractère, enjoué, familier, affectueux.
Je n'ai bien sûr eu de cesse d'acheter ce chien
extraordinaire, qui était le fruit de la longue
expérience et du coup d'il exceptionnel
de Mike et Bernice.
On ne rendra jamais assez hommage à ces éleveurs
qui ont marqué leur génération,
tout comme l'on fait les Dunsinane, Brettonpark, Lynway,
etc, et j'insiste sur le fait que l'arrêt de leur
élevage a été une lourde perte
pour notre race, car la consanguinité effectuée
(si décriée de nos jours et pourtant tellement
efficace si maniée avec discernement) leur permettait
de produire une qualité constante avec pratiquement
tous les courants de sang.
Je n'ai pu acquérir Merideon que parce que Mike
et Bernice avaient décidé de "changer
de direction" et je suis allée le chercher
en Angleterre en décembre 1987. Je n'ai jamais
regretté l'investissement qu'il a représenté
pour mon élevage car il m'a donné en retour
de nombreuses joies et, plus que tout, un plaisir de
l'il constant. Vivre avec une telle réussite
sur pattes a compensé les coups bas que son importation
avait déclenchés en France, notamment
au niveau du Club de race de l'époque. Jalousie
ou incompétence ?
Plus tard, les HARRIS m'ont cédé d'autres
collies de valeur et, notamment un fils sable de Rudy,
MYBERN MASTER RAFFLES, peu spectaculaire bien qu'ayant
gagné quelques CAC et CACIB, mais réunissant
toutes les qualités de son père, qu'il
a ensuite retransmis au travers de
- " ESQUIRE OF EVERBLUE " (avec une fille
de Mybern Marine Boy, issue de l'élevage hollandais
LANSINGH), une des bases de l'élevage des Beldonnes
et d'une partie de celui des Marécages du Prince.
- " EH SHE'S A CRACKER OF EVERBLUE " (sur
une fille de SUPERTRAMP) championne d'Europe et championne
Internationale, malheureusement sans descendance.
- " GRIZZLY BEAR OF EVERBLUE " (sur une
petite-fille de PELIDO DOUBLE FANTASY), Champion Reproducteur
et Champion Italien (nombre de pedigrees italiens
en font mention).
De nombreux élevages étrangers (et notamment
VALINOR, LANSINGH, VOM HAUSE REINHARDT
) ont fait
saillir des très belles chiennes et ont ainsi
profité des qualités incontestables (aujourd'hui,
mais très contestées à l'époque)
de Rudy et seulement 5 élevages français,
qui n'ont eu par la suite qu'à se louer de la
production laissée par ce vrai champion reproducteur.
Malheureusement, Rudy nous a quittés très
vite, d'une gastro-entérite dont il a été
la seule victime à mon élevage, 4 ans
après son arrivée en France, et cette
perte alliée à d'autres évènements
familiaux a marqué la fin d'EVERBLUE COLLIES
: la foi n'y était plus, mon programme d'élevage
se trouvait amputé de son meilleur élément,
aucune reconnaissance de la qualité produite
en France, alors, pourquoi continuer à se battre
contre l'ignorance et la méchanceté ?
Si CH. MYBERN MERIDEON n'est pour beaucoup de nos jours
qu'un nom en rouge sur un pedigree, il demeure en mon
cur le synonyme d'affection, douceur et joie de
vivre et je retrouve tous les jours ces indispensables
qualités d'un collie dans ses deux filles qui
vivent encore avec moi, vieilles et usées, mais
dont l'il (en amande !) ne sait parler que d'amour
! "
Claire Cadot
|