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Mise à jour: 20-05-2007

Reproduction: L'herpès virus canin.

 

L'herpès virus canin (CaHV-1) est un virus reconnu pour être responsable d'avortement et de mortalité des nouveaux nés. Il est présent dans presque tous les pays du monde et représente une réelle préoccupation des éleveurs. En effet, l'infection par le CaHV-1 est très répandue dans les collectivités de chiens et relève d'une pathologie de groupe. La prévalence (Nombre des cas de maladie identifiés) de chiens séropositifs peut atteindre 90 à 100% dans certains chenils, alors qu'elle reste relativement faible dans la population canine en général. En 1979 cette prévalence était estimée entre 0,5 et 6% pour les chiens de particuliers, et entre 15 et 28% pour les chiens vivant en collectivité. Des études récentes faites en Belgique et aux Pays-Bas sont plus alarmantes avec une séroprévalence de 40 à 45%.

Si cette affection doit être liée à la notion de groupe, il n'en demeure pas moins que la facilité de transmission du virus fait que tout animal, même isolé chez un particulier n'est pas à l'abri.
Un chien infecté le reste toute sa vie et représente une source potentielle de contamination pour l'ensemble des autres chiens qu'il va côtoyer. Alors que la maladie est très discrète, pour ne pas dire invisible au niveau des adultes, il n'en est pas de même pour les chiots puisque ce virus est mortel pendant les 2 premières semaines de vie des chiots. Face à une maladie impossible à éradiquer, l'éleveur devra composer avec un virus qui est souvent qualifié d’opportuniste (Comme la plupart des herpes virus) puisque son pouvoir pathogène s’exprime de préférence chez des individus sans défense, qu’ils soient immatures ou immunodéprimés.

Les deux périodes d’extrême sensibilité à l’infection sont les 3 dernières semaines de la gestation et les 3 premières semaines de vie du chiot. Longtemps la seule solution a été de maintenir une bonne température autour des chiots (le virus ne peut plus se multiplier au delà d'une certaine température). Il existe maintenant un vaccin. Il ne détruit pas le virus mais permet de renforcer l'immunité maternelle qui va apporter une protection efficace au nouveau né via le colostrum.

 

Les différents symptômes de la maladie

L'âge du chien au moment de l'infection détermine en grande partie l'apparition des symptômes.
La gravité des signes cliniques chez le chiot est due à leur température corporelle inférieure à celle des adultes durant les 3 premières semaines (leur thermorégulation est imparfaite).
Enfin, le phénomène de latence est fondamental pour comprendre le cycle épidémiologique du CaHV-1 : un chien infecté le reste toute sa vie et représente une source potentielle de virus pour l’ensemble de l’élevage sans toutefois être contagieux en permanence. Le virus entre en dormance dès que les défenses immunitaires du chien sont optimales pour se réactiver à la moindre diminution de celles-ci. C'est un permanent rapport de force entre un agent agresseur (le virus) et les défenseurs représentés par la réponse immunitaire de l'animal.

 

L’infection néonatale aiguë est la forme la plus grave.

Elle touche les chiots jusqu'à l’âge de 3 semaines. La contamination peut se faire: in utero, juste avant la mise bas, lors de la mise bas, par contact avec les secrétions vaginales de la mère, enfin, par contact avec les secrétions d'autres chiens infectés.
Si la contamination a lieu pendant la gestation ou lors de la mise bas, les premiers signes cliniques apparaissent entre 6 jours et 2 semaines après la naissance. Si la contamination a lieu par contact direct, les symptômes débutent 4 à 6 jours après la mise bas. Les signes digestifs apparaissent les premiers : selles peu abondantes, sans odeur et de couleur verdâtre, nausée et vomissements après les repas. Les douleurs abdominales sont d’apparition brutale : elles se manifestent à la moindre pression, et sont associées à des gémissements continus. La respiration devient courte et rapide, avec quelquefois des périodes d’essoufflement. Puis suit une incoordination des mouvements qui traduit une atteinte nerveuse : les sujets chancellent et perdent l’équilibre. L’évolution vers la mort dure généralement 24 à 48 heures
La gravité de l’atteinte est déterminée par la quantité d’anticorps transmis par la mère. Les chiots ayant reçu un titre élevé sont protégés contre la forme grave de l’herpes virose, mais ils peuvent développer une infection inapparente ou latente.
Il est d'ailleurs possible de freiner la réplication virale et de diminuer la mortalité en augmentant artificiellement la température des chiots. Au contraire, on observe une infection généralisé mortelle dès que la température des chiots est abaissée en refroidissant la maternité.
Lors d’expériences, on a pu observer qu’un chiot peut survivre à l’infection s’il est placé dans un environnement permettant de maintenir sa température entre 38,5° et 39°5. On comprend donc aisément combien il est primordial de surveiller la température ambiante de l’environnement des chiots durant les 2 premières semaines de leur existence.


A chaque degré de température corporelle gagné, le taux de réplication du virus diminue d’un facteur de 1000. La réplication virale étant maximale entre 35 et 36° de température corporelle.


Attention à ne pas faire de confusion entre la température corporelle et celle de la pièce. Cela donne environ 31° maxi, pour maintenir un chiot à sa température corporelle de 35,5° . C’est la température du chiot qui est importante, pour l’obtenir elle dépendra du type de local. La température du chiot est de 35,5°C à la naissance. 36,5°C à 1 semaine. 38°C à la 3ème semaine. Si la température corporelle du chiot descend à 35°C le chiot ne peut plus téter seul, en dessous de 34°C il est rejeté par sa mère. Pour réchauffer un chiot il faut le faire très progressivement sur 1 à 3 h, pour éviter les risques cardiaques et pulmonaires. Si la température de la pièce est trop élevée et si le taux d’humidité n’est pas contrôlé, c’est dangereux pour la chienne et pour les chiots. Il faut une bonne Hygrométrie, environ 60%.
Si l’on constate dans une portée le refroidissement d’un ou plusieurs sujets, il faudra effectuer un réchauffement très progressif sur 1 à 3 heures, à l’aide de bouillottes ou de couvertures chauffantes. Un réchauffement trop rapide entraîne un surmenage cardiaque et pulmonaire souvent fatal.

Résumé:
Comment vais-je voir si mes chiots sont atteints par l’herpèsvirus ?

  • La période d’incubation est de 4 à 6 jours.

  • Les chiots sont anorexiques (n’ont plus d’appétit) alors que la mère présente une lactation tout à fait normale.

  • Les selles sont molles, sans odeur puis vont dégénérer en diarrhées aqueuses.

  • Nausées, vomissements, les chiots salivent excessivement.

  • Douleurs abdominales qui vont engendrer des cris plaintifs et du pédalage

  • Extrême faiblesse

  • Chute de la température (hypothermie)

  • Parfois mort subite

  • La plupart des chiots meurent 1 ou 2 jours après le début des premiers symptômes.

Attention toutefois à ne pas conclure abusivement que les chiots sont morts d’herpès. Si 50% des chiens qui vivent en collectivité sont porteurs, ce n'est pour autant que 50% des chiennes donneront naissance à des chiots en danger.
Pour confirmer une mortalité due à l’herpès virus chez le chiot, il faut procéder à une autopsie.

 


Chez les adultes

(chez le mâle comme chez la femelle), le CaHV-1 peut provoquer l’apparition sur les muqueuses génitales de papules ou de granulations difficiles à mettre en évidence sans un examen attentif.

 

Chez les étalons

Les papules et nodules lymphoïdes présents sur la muqueuse prépuciale régressent plus rapidement (quelques jours seulement) et les périodes de réactivation virale restent encore indéterminées.
La plupart du temps, un chien porteur du virus est un porteur sain chez qui le virus est en dormance (latence), en s'intégrant à l'ADN cellulaire, probablement au niveau des ganglions nerveux, attendant un coup de fatigue pour ressurgir. Durant ces phases de latence, le chien n'est pas contagieux. Il le deviendra pendant les périodes de réactivation. Citons, par exemple, les coups de fatigue dus à un voyage pour aller en exposition ou pour emmener la chienne en saillie chez l'étalon, un stress particulier, 14 juillet et ses pétards, un épisode de diarrhée, une toux par exemple, ou encore un accident nécessitant la réalisation d’un traitement anti-inflammatoire (diminution de l’immunité), … les chaleurs, notamment le pro-oestrus, ou la mise-bas,

 

Chez l’animal jeune ou immunodéprimé

L’infection herpétique peut provoquer une rhinite et une pharyngite parfois accompagnées d’une conjonctivite. Les expectorations des chiens devenant alors une source importante de contamination. L’apparition de lésions génitales chez individus reproducteurs à l’occasion d’un épisode de toux de chenil doit faire suspecter la participation du CaHV-1. Les études ont démontré que la toux des chenils est un facteur épidémiologiquement important dans la transmission du CaHV-1.

 

Les modes de transmission

Le CaHV-1 étant très fragile dans le milieu extérieur, la contamination se fait essentiellement par contact direct.
Il persiste à l’état latent après infection durant toute la vie du chien.
Les modes de contamination sont la voie vénérienne, la voie transplacentaire et la voie oro-nasale. Cette dernière est prépondérante, ce qui rend la propagation très aisée.
Les sécrétions vaginales des chiennes sont contagieuses durant 15 à 20 jours après l’infection respiratoire et la transmission génitale est possible. Les chiots peuvent alors être infectés dès leur naissance lors du passage de la filière pelvienne. Ceci est uniquement possible si la chienne a été primo infectée ou si elle a subi une réactivation du virus latent avec des lésions vaginales présentes lors de la mise bas.
Après infection, le virus va se multiplier dans les muqueuses oro-nasales et les amygdales puis atteindre la voie sanguine. Le virus se localise dans le système nerveux central. Qu'il s'agisse d'une primo-infection, ou d'une réinfection par réactivation du virus, la durée de vie des anticorps est très courte et le virus circule souvent de façon silencieuse parmi les chiens adultes. Le dépistage pose un réel problème car les anticorps ne persistant pas longtemps, l’examen sérologique (prise de sang) pourra s’avérer négatif même chez un chien porteur.
Toutes les excrétions vont contribuer à généraliser l’infection des jeunes chiots qu’il s’agisse de salive, de larmes, de secrétions nasales, des urines et des selles.
Les nouveau-nés atteints sont très contagieux ce qui explique qu’en général tous les chiots d’une même portée sont contaminés et meurent.
Chez le chien adulte mâle ou femelle, le virus infecte également la muqueuse génitale externe. Les lésions sont typiques. La muqueuse est enflammée, érythémateuse montrant des papules, puis des vésicules qui vont évoluer en ulcères. Ces lésions sont bénignes et vont cicatriser en quinze jours. Cependant, dans l’intervalle, l’excrétion virale va contribuer à la dissémination de l’infection. Ces lésions se réactivent chez la chienne au moment du pro-œstrus.

Le fœtus peut être infecté in utéro par voie transplacentaire lors d’une primo-infection chez la chienne et selon le moment de gestation peut provoquer la résorption embryonnaire, des momifications fœtales et des morts nés. ceci est dû au fait que la mère n'a pas encore développé une réponse immunitaire suffisante pour protéger les foetus. Le vaccin mis au point permet justement de stimuler la réponse immunitaire chez la mère qui développera les anticorps en nombre suffisant et transmettra ainsi, via le colostrum, une immunité passive (voir page xxx ou précédente).

 

Comment protéger mes portées?

  • 1- température de la maternité
  • 2- la vaccination de la mère.

Une chienne porteuse du virus CaHV-1 le sera à vie. Une 1ère portée perdue à cause du virus ne veut pas dire qu'il faille écarter la mère de la reproduction. Ce serait une grave erreur de procéder ainsi. L'étendue de la maladie est telle qu'il faudrait mettre en péril la race elle-même pour en éliminer le virus...tout en sachant que la même problématique se pose dans chaque race que connait l'espèce canine.
Par contre il faut prendre en compte cette nouvelle donne et gérer de manière irréprochable les portées suivantes.
C'est être très rigoureux sur la température et l'hygrométrie du lieu de vie des chiots pendant leur 1ère quinzaine de vie. Ce qui permet d'éviter la mortalité néonatale. A la naissance, la température du nid de mise bas sera d’environ 31°C, pour baisser ensuite régulièrement jusqu'à 22°C à la troisième semaine.
C'est être rigoureux sur la propreté des locaux, le virus ne peut pas vivre très longtemps à l'air libre et ne résiste pas à la majorité des désinfectants.
Il faut simplement apprendre à gérer la reproduction, et surtout les risques pour les chiots.
Il faut recourir au vaccin de la mère qui renforcera son immunité et apportera une immunité passive des chiots par le colostrum. le vaccin n’empêche ni les chiennes ni leurs chiots d'être contaminés. Les chiots survivent mais sont toujours porteurs latents. Ils pourront transmettre la maladie, ou l’exprimer si le taux d’anticorps transmis est insuffisant ou les conditions d’hébergement sont particulièrement déficientes.
La vaccination est destinée aux chiennes gravides, de manière à augmenter les taux en anticorps spécifiques du colostrum.
La chienne est vaccinée au moment des chaleurs ou 10 jours après la fécondation et une 2ème dose lui est injectée en fin de gestation. Ce protocole permet de conférer une protection passive aux chiots de la portée envers une épreuve virulente. Des injections de rappel sont recommandées à la fin de chaque gestation.

Enfin l'insémination artificielle permet de limiter la propagation de la maladie mais ne protège que le mâle. Le CaHV-1 se multipliant dans la muqueuse urétrale, la contamination de l’éjaculât reste possible. Il convient aussi de se souvenir que la contamination par voie oro-nasale est possible lorsque les individus sont rassemblés dans la promiscuité de l’élevage.

 

 

Contrairement à ce qui a été observé il y a quelques décennies, la présence d'anticorps n'est plus nécessairement liée aux chiens vivant en meute, mais elle atteint une répartition plus homogène dans la population canine.

Etudes séro-épidémiologiques depuis l'isolement du CaHV-1

Année Référence Pays Populations* Prévalence %
1969 Lundgren et Clapper USA Mélange 12,8
1974 Fulton et al USA Mélange 6
1975 Bibrack et Schaudinn D Mélange 12
1977 Osterhaus et al NL Particuliers 2,8
1979 Delisle F Particuliers 0,5
      Elevage 28,4
1980 Engels et al CH Mélange 6,3
1980 Schwers et al Bel Mélange 1
1990 Takumi et al Jap Mélange 26,2
1989-91 Poulet et Dubourget F Elevages en majorité 15,9
1994 Seo et al Corée Particuliers 28
      Elevage 58
1997-98 Rijsewijk et al NL Mélange 39,3
1998 Reading et Field GB Particuliers 88
1998 Lacheretz et Cognard F Elevages à problèmes 43
2000 Ronsse et al Bel Particuliers 46,1
      Elevage 45,7
2000 Guigal et al F Elevage 30,6
2001 Van Gucht et al Bel Elevage 49,5

* Chiens vivant en élevage, ou chez des particluiers, ou mélange (élevage, chenils, particuliers)
(sources: Ronsse V , Poulet H, Verstegen J, Thiry E)

 

Références scientifiques et médicales: Anne-Laure Dobler - ULG Université de Liège

Ronsse V , Poulet H, Verstegen J, Thiry E (Faculté de Médecine Vétérinaire, Université de Liège)
Document de synthèse sur l'Herpès Virose canine
http://www.facmv.ulg.ac.be/amv/articles/2003_147_2_01.pdf

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